Le certificat médical préalable à la pratique des sports en compétitions
Docteur Patrick Bacquaert
Quel examen pour quelle pratique ?
Votre médecin traitant, mais également un médecin spécialiste ou un médecin du sport, peut vous délivrer un certificat médical après un bilan dont il jugera seul le contenu.
Généralement, votre médecin profite de cet examen pour réévaluer la validité :
- des vaccins
- surveiller votre alimentation
- parler de votre hygiène de vie
Ainsi, l’examen médical doit prendre en compte votre niveau de pratique, votre temps de pratique et votre âge. Le médecin reste seul juge pour effectuer les examens nécessaires, voire demander éventuellement des renseignements complémentaires et des examens supplémentaires avant de vous accorder l’autorisation de pratiquer un sport.
Quel certificat pour l’enfant ?
La délivrance de certificat pour les enfants peut poser quelques problèmes particuliers concernant les autorisations de pratique en surclassement.
En effet, un certain nombre de fédérations peut autoriser sous quelques réserves les enfants de jouer à une, deux, voire trois catégories au-dessus de leur âge. Dans ce cas, les listes de médecins habilités peuvent être fournies par les ligues concernées. Seuls ces médecins ont alors le droit de délivrer ces certificats médicaux de surclassement.
En tout état de cause, pour un enfant qui jouerait dans sa catégorie d’âge, votre médecin traitant reste habilité à délivrer ce certificat.
Le médecin surveillera spécialement les vaccinations, le rachis, la croissance et l’aptitude à l’effort avant de délivrer l’autorisation nécessaire.
La validité du certificat médical est de 1 an, ou dans certains cas, valable pour la durée de la saison sportive. Le médecin peut également signer directement sur la licence, si celle-ci possède un endroit spécialement réservé où pourra être identifié le nom de votre médecin et son numéro d’inscription à l’Ordre des Médecins
Conclusion
En définitive, ce certificat obligatoire ne doit pas être une simple formalité administrative, mais l’occasion d’une rencontre avec son médecin pour évoquer les problèmes particuliers liés à la pratique sportive ou être l’occasion d’aborder d’autres problèmes médicaux. Il a été démontré que les véritables contre-indications définitives à la pratique des activités physiques et sportives sont extrêmement rares.
Seul votre médecin peut vous conseiller et vous réorienter vers des sports moins traumatisants selon les cas. Dans certains cas, il est même conseillé une pratique sportive pour améliorer ou stabiliser une maladie. En tout état de cause, la pratique du sport doit être progressive et contrôlée.
Déroulement de la Visite de Non Contre-Indication au sport selon les recommandations de la Société Française de Médecine de l’exercice et du Sport
Depuis 2008, la Société Française de Médecine du Sport (SFMES) met à disposition sur son site une fiche standard d’aide à la réalisation de la VNCI.
Dans le courrier de présentation, les auteurs caractérisent ce document comme une « base essentielle » sans mentionner toutefois ni la tranche d’âge d’applicabilité, ni le cadre d’activité (compétition ou pas).
Pour obtenir des informations les plus complètes possibles, la SFMS propose un questionnaire préalable à la visite médicale.
Il reprend :
– Les antécédents : familiaux, chirurgicaux, médicaux
– Les facteurs de risque personnels et mode de vie
– Les examens complémentaires réalisés antérieurement
– La prise de médicament
– Quelques spécificités complémentaires concernant les femmes
Ainsi, l’interrogatoire initiant la consultation se concentre sur le type d’activité et le niveau souhaité, ainsi que sur la recherche d’éventuels événements au cours de la précédente saison.
En plus de l’attention classique portée aux évaluations morphologique et cardiorespiratoire, on retrouve des temps d’examen consacrés à la dimension préventive de la VNCI (vision, état dentaire , ORL, vaccinations, pieds, bilan psychologique etc….).
Il est conseillé de respecter le consensus Européen concernant la réalisation d’un ECG de repos.
Sur le certificat concluant la consultation, on peut soit opter : Pour la mention « pas de contre-indication apparente » puis préciser le sport concerné,
Ou choisir de contre indiquer définitivement ou temporairement la pratique sportive en demandant éventuellement un bilan complémentaire.
Focus :
La prévention des morts subites
La mort subite est naturelle, inattendue, au cours ou après une pratique sportive. Il n’y a pas, par définition d’affection préalable détectée, un certificat de non contre-indication à la pratique du sport ayant été délivré par un médecin.
Chez les sportifs de haut niveau, la réglementation a été respectée avec réalisation d’une échographie cardiaque et d’une épreuve d’effort maximale.
La prévention est basée sur l’évaluation des facteurs de risque et la promotion du geste qui sauve avec l’utilisation du défibrillateur.
http://www.irbms.com/mort-subite
On estime à 900 à 1500 le nombre de cas par an en France.
95% des cas concernent les sportifs amateurs.
La tranche d’âge la plus touchée concerne les 40-60 ans.
95% des cas concernent les hommes.
Plus de la moitié des accidents surviennent en dehors d’un terrain de sport, et la majeure partie des victimes ne semble pas avoir de licence au sein d’une fédération.
Le football, la course à pied et le cyclisme figurent sur le podium des sports les plus touchés mais il s’agit probablement du reflet des sports les plus pratiqués.
De plus la répartition des âges de survenue n’est pas la même en fonction des sports (par exemple l’âge moyen est de 30 ans pour le football, 40 ans pour la course à pied, 50 ans pour le cyclisme).
Règles de rédaction du certificat:
Doivent figurer :
L’identité du sportif
La date du jour de l’examen
La mention « n’avoir pas constaté, à ce jour, de signe clinique apparent contre- indiquant la pratique du (des) sport(s) suivant(s) », le(les) sport(s) devant être écrit(s) en toute lettre
La mention « en compétition » si nécessaire
La signature et le tampon du praticien avec N° Professionnel
NB :Ce type d’examen n’est pas prévu par la couverture des frais relatifs aux actes et traitements à visée préventive (Article L321-1 du code de la sécurité sociale) . La consultation est aux frais du patient, le médecin remettant une note d’honoraires (et non une feuille de soin). Il en est de même pour les examens complémentaires, un remboursement n’étant accepté que si une anomalie est découverte
Les sports dits à risque concernant les médecins diplômés de médecine du sport:
Les sports à haut risque médical (Article L231-2-3 et Arrêté du 28/02/2008) :
Sports de combat où la mise hors combat est autorisée
Alpinisme de pointe
Sport utilisant une arme à feu
Sport mécanique
Sport aérien (sauf aéromodélisme)
Sport sous-marin
Sources : Les liens avec www.irbms.com
http://www.irbms.com/certificat-medical-obligatoire
http://www.irbms.com/certificat-medical-ski-disciplines-altitude
http://www.irbms.com/le-certificat-medical-de-non-contre-indication-a-la-pratique-sportive-chez-lenfant
http://www.irbms.com/salle-de-remise-en-forme-et-certificat-medical
http://www.irbms.com/test-de-ruffier-dickson
http://www.irbms.com/wp-content/uploads/2014/09/certificat-medical-pratique-physique-adaptee-securisee.pdf
Le certificat médical préalable à la pratique des sports en compétition (Docteur Patrick Bacquaert)