ORL : principaux messages
Vertiges – Otite – Sinusite – Lavage Nez – Surdité
1- Prise en charge d’un vertige
- Le premier objectif est de distinguer un vertige authentique des multiples causes amenant un patient à la consultation vertiges : un vertige implique une illusion de déplacement.
- L’évolution des symptômes est plus informative que leur intensité pour préciser le mécanisme lésionnel du vertige : toute crise vertigineuse intense n’est pas d’origine périphérique, tout déséquilibre n’est pas d’origine centrale.
- Au terme de l’interrogatoire pourront être distingués :
- le vertige bref (quelques secondes) : VPPB ;
- le grand vertige prolongé unique : isolé → névrite vestibulaire ; associé à des signes neurologiques → AVC vertébrobasilaire ;
- le vertige évoluant par crises récurrentes : avec signes otologiques → rechercher un neurinome du VIII ; avec la triade caractéristique (vertige, acouphènes, surdité) → maladie de Ménière ;
- l’instabilité permanente qui n’a pas de valeur localisatrice.
- Un vertige d’allure centrale impose le recours rapide à une imagerie cérébrale.
- Les explorations complémentaires vestibulaires sont complexes, du domaine du spécialiste, et ne doivent pas être systématiques.
Pour en savoir plus (sur le site du collège des enseignants en neurologie)…
2- Traitement antibiotique d’une Otite Moyenne Aigüe
L’antibiothérapie est indiquée dans l’OMA purulente en tenant compte essentiellement de deux facteurs : l’âge (< ou > à 2 ans) et l’intensité du tableau clinique.
– Chez l’enfant de moins de 2 ans, l’antibiothérapie d’emblée est recommandée.
– Chez l’enfant de plus de 2 ans peu symptomatique, l’abstention en première intention de l’antibiothérapie est licite ; en revanche, si la symptomatologie est bruyante (fièvre élevée, otalgie intense, otorrhée), une antibiothérapie doit être prescrite
Le choix de l’abstention doit s’accompagner d’une réévaluation de l’enfant à 48-72 heures sous traitement symptomatique.
L’antibiothérapie n’est pas indiquée dans :
– l’otite congestive,
– l’otite séro-muqueuse.
Toutefois, une persistance des symptômes (au-delà de 3 jours pour l’otite congestive et jusqu’à 3 mois pour l’otite séro-muqueuse) peut faire réévaluer l’indication de l’antibiothérapie et la nécessité d’un avis spécialisé notamment pour l’otite séro-muqueuse.
2011-infections-respir-hautes-argumentaire 50
Cours sur les otites et photos de tympans (UMVF)…
3- Infections naso-sinusiennes de l’enfant et de l’adulte
La plupart des sinusites aiguës purulentes compliquent une infection virale des voies aériennes supérieures
Le diagnostic de sinusite bactérienne repose sur la présence de deux au moins des trois critères majeurs suivants :
- La persistance ou l’augmentation des douleurs sinusiennes infra-orbitaires malgré un traitement symptomatique (antalgique, antipyrétique, décongestionnant) prescrit pendant au moins 48 heures
- Le type de la douleur :
- son caractère unilatéral
- et/ou son augmentation quand la tête est penchée en avant
- et/ou son caractère pulsatile
- et/ou son acmé en fin d’après-midi et la nuit.
- L’augmentation de la rhinorrhée et l’augmentation de la purulence de la rhinorrhée. Ce signe a d’autant plus de valeur qu’il devient unilatéral.
4- Lavage de nez
- Un litre d’eau de source + 3 cuillères à café, bien pleines, de gros sel gris marin. Conserver le liquide dans un flacon bouché et à température ambiante. Jeter le mélange au bout de 5 jours.
- Utiliser une poire à lavage d’oreille ou une seringue 20 cc. Envoyer une giclée d’eau en visant l’arrière de la tête et non le sommet du crâne.
- Le rythme idéal est de 2 à 3 fois/jour.
5- Dépistage des troubles auditifs chez l’enfant
Tout retard des acquisitions doit faire rechercher une surdité.
Les principales étapes du développement du langage de l’enfant sont les suivantes :
- réaction aux bruits dès la naissance ;
- gazouillis vers 3 mois ;
- reconnaissance du nom vers 4 mois ;
- imitation des sons et des intonations vers 6 mois ;
- redouble les syllabes vers 10 mois ;
- premiers mots à 12 mois ;
- utilisation d’un vocabulaire de 50 mots et juxtaposition de 2 à 3 mots vers 18 mois ;
vers 3 ans, l’enfant :
- comprend le langage de ses activités quotidiennes,
- utilise le « je »,
- communique et fait des phrases avec sujet/verbe/complément,
- pose des questions ;
à 5 ans, l’enfant :
- parle sans déformer les mots,
- possède déjà un vocabulaire étendu,
- comprend et construit des phrases complexes,
- est capable d’évoquer un événement et de raconter une histoire.
Tests de dépistage
Ils peuvent être utilisés par tout médecin (généraliste, pédiatre, PMI, ORL…). Les trois certificats obligatoires du carnet de santé (circulaire ministérielle de 1977) à la naissance, au 9e mois et au 24e mois comportent une rubrique sur l’état de l’audition. L’incidence de la surdité profonde à la naissance est de 1,3 %.
Un enfant entendant à la naissance peut devenir malentendant. Cette notion d’évolutivité plaide à la fois pour le dépistage néonatal et au cours des premières années.
Les tests de dépistage sont réalisés :
- à la naissance, le dépistage est réalisé en période néonatale et il fait appel à deux techniques d’audiométrie objective :
- otoémissions acoustiques (5 % de faux positifs),
- PEA automatisés (1 % de faux positifs),
- le dépistage systématique effectué dans les milieux à haut risque de surdité (services de néonatologie…) peut faire appel à l’observation des réponses réflexes à une stimulation sonore par générateur de bruit calibré, de 60 à 100 dB, et aux PEA ;
- vers 4 mois (examen non obligatoire) : c’est l’étude des réactions auditives aux bruits familiers : voix de la mère, biberon, porte… ;
- au 9e mois : on utilise les bruits familiers et les jouets sonores divers, calibrés en fréquence et en intensité ;
- au 24e mois : la voix chuchotée, la voix haute, les jouets sonores sont les stimuli les plus souvent utilisés ;
- à l’entrée à l’école vers 6 ans : les surdités sévères ou profondes ont en général été dépistées. L’audiogramme du médecin scolaire peut révéler une hypoacousie légère ou moyenne.