Suivi de la prostate en 2014
Adénome de la prostate
La sévérité et le retentissement des signes fonctionnels urinaires de l’HBP sont évalués par le score IPSS (International Prostate Symptom Score). Les SBAU sont souvent responsables d’une altération de la qualité de vie.
L’association de SBAU avec une dysfonction sexuelle est fréquente. Par conséquent, l’évaluation de la fonction sexuelle, notamment par un questionnaire, est recommandée dans le bilan initial de l’HBP.
Le toucher rectal est systématiquement réalisé (figure 2). Il permet de diagnostiquer l’HBP et de dépister un éventuel cancer de la prostate associé au sein de la même glande.
En cas d’HBP, le toucher rectal va identifier certaines particularités de la prostate : la glande est augmentée de volume (> 20 grammes), elle est souple, indolore, lisse, régulière et s’accompagne d’une disparition du sillon médian.
Un toucher rectal évocateur d’un cancer de la prostate est une indication à réaliser des biopsies prostatiques avec examen anatomopathique quel que soit le taux de PSA.
Les SBAU sont aspécifiques et peuvent être également présents au cours de nombreuses pathologies urologiques :
vessie neurologique ;
sténose de l’urètre favorisée par les antécédents d’urétrite et les traumatismes de l’urètre (AVP ± fracture du bassin, sondage traumatique) ;
maladie du col vésical ;
infections comme la prostatite chronique ;
calculs urinaires ;
tumeurs de vessie caractérisées par la présence d’une hématurie.
Devant toute hématurie, il faut éliminer une tumeur de vessie par la réalisation d’une fibroscopie vésicale.
Cancer de la prostate
Avis sur le dépistage du cancer
Pour la HAS
HAS- Cancer de la Prostate : faut-il le dépister ?
La HAS a publié en 2010 une analyse des essais internationaux de dépistage du cancer de la prostate32 et en 2012 une revue systématique sur les facteurs de risque de cancer de la prostate et la pertinence du dépistage de ce cancer par dosage du PSA chez les hommes à haut risque de survenue de ce cancer. Faisant suite à cette analyse, la HAS a confirmé sa non-recommandation du dépistage systématique du cancer de la prostate en population générale comme dans les populations à haut risque sur les éléments suivants : • l’histoire naturelle de la maladie est mal connue, en particulier on ne sait pas reconnaître, parmi les cancers asymptomatiques, ceux qui resteront latents et ceux qui évolueront ; • la balance bénéfice/risque est en défaveur du dépistage du cancer de la prostate et les essais internationaux de dépistage n’ont apporté aucun élément sur le bénéfice potentiel de la pratique de ce dépistage ; • il n’est pas démontré que la détection précoce soit plus avantageuse pour les hommes à risque élevé (les cancers prostatiques chez ces sujets n’évoluant pas différemment de ceux des sujets à risque normal) ; • des facteurs de risque génétiques et environnementaux ont été identifiés (antécédents familiaux de cancer de la prostate chez des parents du 1er degré, origine africaine, exposition à certains agents chimiques), mais il n’est pas possible de définir un niveau de risque chez les sujets concernés.
Pour l’AFU
Suite aux conclusions de son comité de cancérologie (composé d’urologues, d’oncologues médicaux, de radiothérapeutes, de pathologistes et de radiologues), l’Association Française d’Urologie propose une recommandation sur le dépistage du cancer de la prostate et en précise les modalités, notamment concernant la population cible, les tests de dépistage et l’information à délivrer à un homme avant un dépistage.
L’Association Française d’Urologie recommande le dépistage du cancer de la prostate par le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) et un toucher rectal tous les ans entre 50 et 75 ans et dès 45 ans s’il existe un risque familial ou ethnique.
Si le PSA total est au-dessus de la valeur normale du test ou si le toucher rectal est anormal, une consultation auprès d’un urologue est recommandée.
Une information concernant les limites, les bénéfices et les risques du dépistage et des éventuels traitements doit être donnée avant la réalisation de ces examens.