Les effets secondaires de la chimiothérapie
FMC Mardi 4 Juin 2013
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Remèdes locaux suite Chimio : RMD-Peau-ChimioTTT
Docteur Nathalie Leriche
C H Dron
Tel : 03 20 69 44 88
Fax : 03 20 69 45 99
Effets secondaires Cardiovasculaires :
5 fluoro-uracile
Risque de spasme coronarien
Avastin*
Risque HTA, Thromboses, Hémorragies, (perforation digestive)
Herceptin*
Risque d’insuffisance cardiaque
Surveillance de la fraction d’éjection tous les 3 mois en cours de traitement
Thrombose veineuse et embolie pulmonaire
Chez les patients ayant un cancer, les AVK sont moins efficaces et moins bien tolérés
Un traitement par HBPM est donc recommandé
La durée du traitement est de 3 à 6 mois en fonction de l’évolution du cancer et des traitements en cours
Fragmine* est la seule HBPM ayant une indication validée par son AMM chez les patients ayant un cancer (Innohep* en attente d’AMM)
Effets secondaires Oro-digestifs
Nausées – vomissements
Prévention des vomissements anticipés
Donner un anxiolytique la veille au coucher et le matin de la chimiothérapie (Alprazolam 0,5mg)
Prévention des vomissements retardés :
Les sétrons sont inefficaces
l’Aprépitant (Emend*) est efficace : 125mg au J1 de la chimio, 80mg au J2 et J3
En cas d’action émétisante prolongée malgré un protocole de prévention :
Métoclopramide : 1cp pour 20kg de poids toutes les 6 heures +/- corticothérapie
Mucite
Evomucy*
Mycoses buccales
Bains de bouche sérum bicarbonaté, Fungizone*
Loramyc*
Mucite herpétique
Zelitrex*
Diarrhée
Tarceva*, Nexavar*, Campto*, Xéloda*…
Réhydratation
Ralentisseur du transit (Lopéramide)
Antisécrétoire (Tiorfan*)
Absorbant (Smecta*)
Constipation
(Zophren*), Codéine, Morphine
Traitement préventif
Prise quotidienne même si transit normal
Associer un laxatif stimulant (Contalax*, Dulcolax*) et un laxatif osmotique
( Duphalac*, Movicol*, Forlax*)
Eviter les mucilages (Transilane*, Spagulax*)
Troubles hématologiques et infectieux
Hyperthermie (> 38,5°C) à Bilan sanguin en urgence + ECBU
Polynucléaires neutrophiles > 500 à Antibiothérapie per os
Polynucléaires neutrophiles < 500 = neutropénie fébrile = hospitalisation
Anémie < 10g en cours de chimio à EPO
Anémie < 8g à Transfusion
Thrombopénie < 20 000 à Transfusion
Thrombopénie > 20 000 à Transfusion si signes hémorragiques
Leuco/neutropénie à pas de traitement si pas d’hyperthermie
Effets secondaires Neurologiques
Sels de platine : carboplatine, cisplatine, oxaliplatine
Taxol
Pas / peu de traitement efficace, vitaminothérapie B1B6
Traitement symptomatique (Lyrica*, Neurontin*, Laroxyl*)
Effets secondaires cutanés
Syndrome pied-main
Soins de pédicurie
traitements des zones hyperkératosiques (préalables à l’initiation du traitement + en cours de traitement)
Crème émolliente
Dexeryl*, Evoskin* gel-crème ou spray
Dermocorticoïde en cas de réaction inflammatoire douloureuse
Diprosone*
Toxicité cutanée des thérapeutiques ciblées
Cetuximab (Erbitux*)
Erlotinib (Tarceva*)
Panitunumab (Vectibix*)
= anti EGFR (voies de signalisation responsable de la croissance tumorale)
Rash acnéiforme
Grade 1
Toilette savon doux
Hydratation cutanée : Dexeryl*
+/- Rozex* (métronidazole)
Grade 2 (folliculite amicrobienne, pustules sur base érythémateuse)
Antibiothérapie orale : Doxycycline* 100mg / 1 mois puis 50mg
Eryfluid* gel
Grade 3 (lésions confluentes, œdémateuses, préjudice esthétique)
Antibiothérapie orale (grade2)
+/- corticoïdes locaux de classe 3 (Locoïd*)
Grade 4 (dermite exfoliative ou ulcération, lésions suintantes et croûteuses)
Avis dermatologique : pansement gras quotidien, détersion des croûtes…
Xérose cutanée
Dexeryl*, Evoskin*
Fissures et crevasses palmo-plantaires
Préparation magistrale à base de baume du commandeur :
Baume du commandeur 5g
Glycérine 5g
Excipial* pommade qsp 50g (en l’absence de spécialité équivalente)
Périonyxis
Bâtonnet de nitrate d’argent
Dermocorticoïde de classe 4
Désinfection à l’Héxomédine*
+/- Doxycycline
Toxicité Rénale
Cisplatine
Eviter d’associer des thérapeutiques néphrotoxiques
Surveillance de la fonction rénale
Asthénie
Plusieurs facteurs
Le type de cancer et le stade évolutif, les traitements
L’anémie
La douleur
La dépression, les troubles du sommeil
La dénutrition
Les problèmes sociaux
Une activité physique adaptée, d’intensité faible à modérée pendant et après le traitement améliore la qualité de vie
Bénéfice sur l’anxiété, sur la dépression, sur le sommeil, sur l’image du corps, diminution de la sensation de fatigue
Effets sur la survie dans le cancer du sein :
Réduction du risque de mortalité globale de 18 à 41% selon les études
Réduction du risque de décès par cancer du sein de 34%
Réduction du risque de récidive de 24%
Effets sur la survie dans le cancer colique
Effets préventifs
Cas Clinique 1 : Surveillance du cancer du sein
Recommandations (HAS, SOR, FNCLCC)
Examen clinique tous les 6 mois pendant 5 ans, puis annuellement
80% des récidives surviennent au cours de cette période
Examen clinique = diagnostic dans ¾ des cas
Associer une mammographie annuelle
= Récidive locale ou controlatérale
La recherche de métastases n’est pas l’objectif de la surveillance
Le diagnostic précoce des métastases n’a pas d’impact favorable sur la survie
la mammographie est le seul examen complémentaire de réalisation systématique qui ait montré un intérêt
L’IRM mammaire a son intérêt en cas de doute diagnostique
Un bilan (scanner, scintigraphie) sera réalisé uniquement en cas de point d’appel
Le dosage du CA 15.3 n’est pas recommandé
Cas Clinique 2 : Surveillance du cancer colique
Interrogatoire et examen clinique
Tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans
Examens complémentaires
Scanner thoraco-abdomino-pelvien avec injection (fonction du stade) tous les 3 à 6 mois pendant 2 ans puis annuellement pendant 3 ans
TEP indiquée pour la localisation des récidives en cas d’élévation confirmée de l’ACE et négativité du reste du bilan
Endoscopie
Si colo incomplète ou de mauvaise qualité en pré-opératoire : à refaire dans les 6 mois post-opératoires
Contrôle à 2 ou 3 ans puis tous les 5 ans si normale
Biologie
Dosage de l’ACE tous les 3 mois durant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans. (recommandations HAS 2012 ; tous les 3 mois les 3 premières années)
Cas clinique 3 : prise en charge de l’état nutritionnel
Evaluation de l’état nutritionnel
40 à 60 % des patients hospitalisés pour un cancer sont dénutris
Toute altération de l’état nutritionnel augmente la morbidité et constitue un facteur pronostique indépendant péjoratif de survie
Evaluation clinique
Poids de forme
poids actuel
% de perte de poids
le seuil de 10% de perte de poids = valeur pronostique péjorative
Rapidité d’installation de la perte de poids
Perte de poids de 2% en 1 semaine, même valeur pronostique péjorative qu’une perte de poids de 5 % en 1 mois ou 10% en 6 mois
Un patient obèse peut être dénutri
Evaluation Biologique
Albuminémie
½ vie de 20 jours, permet de suivre l’évolution à long terme
Taux < 35g/l = dénutrition modérée, < 30 = dénutrition sévère
Variable selon l’état inflammatoire (CRP)
Facteur pronostique d’évènement infectieux et de mortalité en post-opératoire
Pré-albuminémie
½ vie courte : 2 jours
Permet d’identifier les fluctuations rapides du statut nutritionnel
< 20g/l : dénutrition modérée
< 10g/l : dénutrition sévère
Prise en charge à domicile de première intention :
la complémentation orale
Elle permet seulement de compléter l’alimentation orale habituelle et non la remplacer Elle existe sous différents arômes et différentes textures adaptées aux troubles de la déglutition
Indications
Dénutrition modérée ou sévère
Augmentation des besoins protéino-énergétiques (cancer, escarres…)
Troubles de mastication, dysphagie
Renutrition pré et/ou post-opératoire
Sa posologie est de 1 à 2 par jour à adapter en fonction des besoins. Au-delà l’effet peut être délétère sur l’appétit ou sur la fonction rénale dans certaines pathologies